comment Bolloré va comprendre qu’on ne kidnappe pas la liberté d’expression

Hier soir je me pointe sur twitter (c’est une habitude presque maniaque) et tombe sur le tweet de Christophe Colinet que je followe depuis un bon moment et qui est une valeur sûre dans la twittosphère française.

Je le charrie et remonte sa TL pour comprendre de quoi il parle. Pas grand chose si ce n’est un lien vers un droit de réponse de Bolloré (ce qui me fournit déjà quelques infos…

puis, un peu plus ancien, ce tweet qui fait penser que l’affaire est sérieuse

et  finalement ce tweet qui me laisse bien songeur vu que le lien fourni envoie sur une page qui a tout l’air d’une erreur 404

C’est Arrêt sur Image qui répond à mes interrogations. Dans un article intitulé Comment Bolloré a kidnappé un article de La Nouvelle République sur l’écotaxe on peut lire (même sans accès payant car l’info est dans la preview) qu’effectivement un article intitulé Comment Benetton et Bolloré ont kidnappé Écomouv’ a été retiré de la publication en ligne de la Nouvelle République moins de 24h après sa parution et, par ailleurs, a donné lieu à la publication du droit de réponse cité plus haut. Mais le hasard fait bien les choses la preview de l’article permet aussi de faire passer un lien vers le cache de google où se trouve le dit article. [maj 12/11/2013: le cache n’est plus disponible]

Par sécurité je me permets de publier une copie du dit article sur cette page afin de contribuer à l’effet Streisand comme je l’avais déjà fait pour Mediapart obligé de retirer de ses publications tout son dossier sur l’affaire Bettencourt.

Donc voilà Monsieur Bolloré j’espère que vous aller vous faire prendre avec vos complices et qu’on vous mettra au trou, mais rien n’est moins sûr. Alors en attendant je me satisfais déjà du plaisir de vous renvoyer à la figure ce que vous avez tenté de faire disparaître des écrans.

Copie de l’article:

Comment Benetton et Bolloré ont kidnappé Écomouv’

06/11/2013 05:36

Né de l’intention écologique la plus louable, Écomouv’ devait être aussi une excellente affaire que personne n’entendait laisser filer.

France/Monde – Écotaxe

Comment Benetton et Bolloré ont kidnappé Écomouv’

06/11/2013 05:36
Le contrat de la société Écomouv’, chargée de la collecte de l’écotaxe avec ses bornes, gêne la gauche comme la droite. 
Le contrat de la société Écomouv’, chargée de la collecte de l’écotaxe avec ses bornes, gêne la gauche comme la droite. – (Photo NR, Patrick Gaïda)

Né de l’intention écologique la plus louable, Écomouv’ devait être aussi une excellente affaire que personne n’entendait laisser filer.

Où sont passés les défenseurs d’Écomouv’ ? Cette société chargée de la mise en place des infrastructures nécessaires (bornes, portiques, centre d’appel et de traitement…) et de la collecte de la taxe poids lourds déchire aujourd’hui une classe politique qui avait pourtant unanimement adopté l’écotaxe.

Pourquoi  ? Cette question, un des acteurs de cette affaire, opérant pour une société intéressée par ce marché y répond, sous couvert d’anonymat. Il s’agit d’un des nombreux juristes qui ont décortiqué pendant des mois le montage juridique de ce partenariat public privé (PPP) qui prévoit que l’État paye chaque année (pendant treize ans) un loyer de 250 millions d’euros à Écomouv’ pour collecter l’écotaxe.

«  Un montage particulièrement alambiqué  »

Il est entré dans les méandres des modalités de l’écotaxe, qui sont d’une « complexité effrayante », comme le disait récemment Jean-Louis Borloo, un des parents de cet enfant renié de toutes parts. Il faut dire qu’il n’est pas né sous les meilleurs auspices.

« Dès le départ, on pouvait s’interroger sur ce montage particulièrement alambiqué qui confie la collecte de l’impôt, prérogative de l’État, à une société privée qui prend sa marge (20 % des recettes) au passage », remarque notre témoin.

>> A LIRE : Étonnements tardifs et concours de lâcheté

ar l’écotaxe, c’est un vrai roman politico-financier. Dès le départ, en 2009, Benetton et Bolloré, mais aussi Goldman-Sachs, qui font main basse sur les affaires en Europe, vont tenter leur chance via Autostrade per l’Italia (un exploitant italien d’autoroutes), dont ils sont les principaux actionnaires. Avec Autostrade, ils emportent l’appel d’offres de ce marché de près de deux milliards d’euros sur treize ans qui doit permettre à l’État français d’encaisser un peu plus d’un milliard de recettes. « On pouvait déjà s’inquiéter de cette différence entre le montant du marché et celui des recettes fiscales », note notre informateur.

La légitimité d’Autostrade est contestée par le juge administratif en 2011, suite à un recours de la Sanef, qui a perdu l’appel d’offre. L’Italien se marie alors avec d’autres actionnaires (SFR, SNCF, Steria et Thalès), qui resteront minoritaires, pour créer Écomouv’.

>> A LIRE : Une borne écotaxe détruite dans les Landes

« C’est à ce moment qu’on découvre aussi qu’Autostrade avait déjà travaillé avec RAPP, la société chargée du conseil technique de l’État français, sur un projet de télépéage pour les poids lourds », ajoute notre source.

La Sanef saisira aussi le ministère de la Justice pour « faits relevant du délit de favoritisme, de trafic d’influence et d’incitation à la corruption ».

Qu’importe. On connaît la suite : le PPP sera tout de même signé sous Sarkozy et appliqué sous Hollande jusqu’à sa récente suspension. Sera-t-il dénoncé ? « La liste des arguments pour s’engager sur cette voie est longue », plaide notre source.

l’infographie

Voir l’ infographie en grand.

repères

L’écotaxe est née dans la foulée du Grenelle de l’environnement lancé par Nicolas Sarkozy en octobre 2007. Le concept avait tout pour plaire : mettre en place une taxe permettant l’amélioration de notre environnement en faisant payer aux camions la réfection des routes et le développement des autres moyens de transport (le ferroutage), le tout, quasiment, dans un autofinancement fiscal indolore ou presque (on tablait alors sur une augmentation possible des prix de 0.041 %).

en chiffres

Décompte

173 portiques voués à l’écotaxe avaient été programmés et 163 d’entre eux étaient déjà installés. 200 bornes devaient s’y ajouter. Aujourd’hui, 11 bornes et quatre portiques ont été détruits, principalement en Bretagne, dans les Landes et le Nord. Dans le Centre-Ouest, l’Indre est la plus équipée avec deux bornes et deux portiques, les Deux-Sèvres suivent (un portique et deux bornes) juste devant le Loir-et-Cher (deux bornes). L’Indre-et-Loire est en chantier.

> Lire aussi :

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Si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à en faire part à  l’auteur de cet article par ici.

Christophe Colinet

Je vous jure que la #TVA est un dispositif fiscal progressif !

Ça m’énerve tous ces gens qui disent que la TVA n’est pas progressive. Elle l’est !

Mettons que vous avez 2 enfants et que votre foyer dispose de 2000 € de revenu mensuels nets. En gros tout votre budget passe à la consommation. Autrement dit 100% de votre revenu sera taxé au titre de la TVA.

Supposons maintenant qu’avec ces mêmes deux enfants votre foyer dispose de 8000 € de revenus mensuels nets. Vous aurez sans doute les moyens de mettre un peu d’argent de côté. Vous le placerez quelque soit le support choisi… Donc la proportion de votre revenu taxé au titre de la TVA sera inférieure à 100%.

Supposons que vous disposez de 40000 € de revenus mensuels … la proportion de votre revenu taxé au titre de la TVA sera encore plus faible !

Donc arrêtons avec les idées reçues : La TVA est un dispositif fiscal progressif inversement proportionnel aux revenus.

Conclusion: quand le gouvernement décide d’augmenter la TVA il décide délibérément d’augmenter l’imposition sur les revenus les plus faibles. La question sur l’utilité, l’efficacité et la « justice » d’une telle mesure se pose !