La gauche en ordre dispersé une fois de plus.

Je ne vais même pas discuter des responsabilités des uns ou des autres qui nous conduisent à la situation actée aujourd’hui. Il n’y aura pas d’union de la gauche, ni d’accords nationaux entre les différents partis et mouvements progressistes.
Déjà pas évidente au départ, désormais l’espoir d’une victoire de la gauche n’est plus qu’une posture de façade qui procède de la dynamique qu’il faudra bien créer pour gagner quelques députés de notre bord.
C’est tout de même dommage! bordel!
Alors qu’au premier tour de la présidentielle on vote à gauche pour plus d’un quart des électeurs, avec l’un des candidats à presque 20%, nous pouvons d’ores et déjà nous asseoir sur le poids parlementaire de cette partie non négligeable de la population. Il y avait de quoi emporter les foules, et c’est tombé à l’eau.
Je me reconnais a priori dans le mouvement de la France Insoumise, et plutôt bien dans le programme « L’avenir en commun », c’est vrai. Je suis tenté de faire porter la responsabilité sur les appareils déjà antiques que sont le PCF, le PS et EELV. Ces trois là avaient tout à perdre dans l’union puisqu’il ne faut pas se leurrer, ce dont il était question du point de vue des directions de ces organisations est le financement public dont elles bénéficient. Ce qui était en jeu dans les tractations de ces derniers jours était la domination par l’argent des forces de gauche. Les installés ont barré la route à la nouveauté, le vent peu souffler rien ne bougera d’ici à un mois.
J’ai commencé en disant que je ne discuterais pas de la responsabilité des uns et des autres, et je finis par prendre parti. Mais j’ai aussi une critique à formuler contre la direction de France Insoumise. Fort de son demi millions personnes signataires dont la moitié ont répondu présent sur la consultation quant au vote du second tour, comment se fait-il qu’une consultation équivalente n’ait pas été organisée sur la question des négociation d’alliance pour les législatives ?
C’est bien dommage car cela aurait sans doute animé beaucoup de discussions et certainement contribué les directions à trouver un point d’accord. Et cela aurait qui plus est respecté l’esprit du mouvement de la France Insoumise.
Voilà, je vais ravaler ma colère, aller rencontrer demain soir le candidat FI de ma circonscription et voir comment je peux me positionner pour apporter ma modeste contribution à la campagne qui vient. Je suis déçu que nous ayons déjà perdu. Cela fait beaucoup de défaites en 10 jours, sans parler des 5 ans qui viennent.
Salut et fraternité.

2 réflexions au sujet de « La gauche en ordre dispersé une fois de plus. »

  1. Membre actif de FI, je puis te donner un éclairage malgré tout relativement distancié (je ne suis candidat à quoi que ce soit).

    1. Il eut été possible d’organiser *en principe* une consultation, sauf que le problème que tu évoques est essentiellement *local* (« multilocal », mais local), car les données sont à chaque fois différentes. Or, nous ne pouvons organiser des votes locaux : FI est une organisation fondamentalement informelle ; seule, l’inscription globale sur jlm2017 peut délimiter un corps électoral…

    2. Le problème ne se pose pas de la même façon selon les organisations. Ensemble! a soutenu dès le départ le mouvement FI, tandis que la direction du PCF a refusé agressivement de nous soutenir et ce n’est que très tardivement en novembre 2016 – le programme « L’Avenir en commun » ratifié par une Convention, les investitures FI acquises – que le vote des militants communistes est venu nous soutenir d’une courte majorité (51%), même si Marie-Georges Buffet était là dès le début. Hélas, le conseil national du PCF ne partage pas la belle hauteur de vue de cette dame !…

    Quant au PS allié à EELV, ils ont été nos concurrents à la présidentielle avec le résultat que tu sais et ils sont corresponsables de la politique catastrophique de Hollande, Macron et Valls, même si quelquesuns de leurs meilleurs élus sont passés chez FI (Liem Hoang Ngoc, par ex.) ou nous ont soutenu (Sergio Coronado EELV, etc)

    Je déplore comme toi le gachis qui s’annonce, mais j’y vois aussi les conséquences du hyatus entre le vieux monde des organisations en décomposition qui s’accrochent à leur investiture comme à une planche de salut et le dynamisme de la FI qui constitue l’unique organisation politique à jour du XXIe siècle, c’est-à-dire d’Internet…

  2. La difficulté plus spécifique avec le PCF est qu’ils ne veulent pas formellement soutenir le programme l’Avenir en commun mais veulent pouvoir « battre la campagne » sous la bannière plus aguichante de France Insoumise, exactement comme ils continuent de se cacher derrière l’étiquette « Front de Gauche » alors que ce dernier n’existe plus depuis plusieurs années…

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