les « 4 vérités » ce matin : #Melenchon invité, #Cahuzac et #ANI au menu.

un court entretien d’une dizaine de minute consacré à 80% à l’affaire Cahuzac puis la dernière minute 30 à l’ANI.

Sur Cahuzac je note que le journaliste pressé de savoir si Melenchon pense que Ayrault savait (c’est la question qui est sur toutes les bouches) interrompt son invité alors qu’il allait, me semble-t-il, aborder un volet important de cette affaire. Melenchon rappelle (1’30 ») que Monsieur Cahuzac avait l’objet d’une enquête des services fiscaux avant sa prise de fonction et que semble-t-il rien n’ait été trouvé contre lui à cette occasion.

Je continue donc de m’interroger sur le cas de cet inspecteur des impôts qui affirmait à Mediapart avoir alerté sa hiérarchie d’opérations frauduleuses au compte de Jérôme Cahuzac. Il avait été écarté de ses fonctions, je crois me souvenir… On est en droit de s’interroger effectivement sur le fait que l’enquête fiscal diligentée sur le patrimoine de Cahuzac n’ait donné aucun résultat et donc par conséquent sur le fait que ni François Hollande ni Jean-Marc Ayrault n’aient été au courant de la fraude dont s’était rendu leur ministre.

Mais pour autant cela ne devrait pas permettre aux ténors de l’UMP, Jean-François Copé et François Fillon en tête, de faire la morale au PS. Ils ont également leurs casseroles qui certes n’ont pas encore éclatées au grand jour par des aveux… et qui peut-être n’éclateront jamais. Je voudrais simplement leur rappeler que si l’affaire Cahuzac existe c’est parce que des journalistes se sont étonnés que la première action de Jérôme Cahuzac comme ministre délégué au budget fut de commander un rapport sur la vente de l’hippodrome de Compiègne par Eric Woerth  suspecté d’avoir joué de son influence, lorsqu’il était à Bercy, pour favoriser ses proches. Le choix de Philippe Terneyre pour réaliser ce rapport est précisément ce qui a entraîné les journalistes de Médiapart sur la piste de l’affaire Cahuzac. Fabrice Arfi l’explique fort bien dans cet article « Cahuzac les étranges rapports du professeur Terneyre« . Il y a sans doute encore des fils à tirer de cette affaire dont toutes les ramifications n’ont pas été éclaircies.

En ce sens Mélenchon a raison de parler de cette classe d’oligarques qui s’estiment dans leur bon droit lorsqu’ils outrepassent les lois qui s’imposent avec rigueur aux autres.

A la lumière du choc provoqué par l’aveux de Jérôme Cahuzac, l’Accord National Interprofessionnel (ANI) prend automatiquement une coloration particulière. Cet Accord n’est pas un progrès pour les travailleurs. C’est un mensonge que de l’affirmer et je suis totalement sur la ligne de Mélenchon à ce propos. On aura beau nous dire les yeux dans les yeux, en bloc et dans le détail, que les travailleurs ont à y gagner… cet accord sert les intérêts du patronat et celui des capitaux qui exigent des taux d’intérêt toujours plus haut et se foutent pas mal de la misère humaine d’aujourd’hui et des générations futures.

La colère doit nous habiter tout comme elle habite si justement Gérard Filoche après l’aveux de Jérôme Cahuzac. Une colère saine de celui dont la confiance est bafouée tant dans sa dimension morale que politique